Accès à la santé : une feuille de route mal fichue

Fin avril, Elisabeth Borne dévoilait la feuille de route du gouvernement pour les 100 jours à venir. Côté accès à la santé, l’UNSA déplore les mêmes incantations réchauffées depuis 2018 mais hélas aucune amélioration notable pour les assurés sociaux.

Le nombre de déserts médicaux ne cesse de croitre (30% de la population est concernée) mais le gouvernement continue de s’appuyer sur les médecins et eux seuls pour trouver des solutions. Or, la grande majorité des syndicats de médecins libéraux refuse la moindre contrainte… mais n’oublie pas en revanche de réclamer la hausse de la consultation à 50 € au lieu de 25 € actuellement.

Cette année encore, la Sécurité sociale va verser près de 292 millions d’euros de primes à quelque 72 000 médecins libéraux au titre de leurs objectifs de santé publique pour 2022. Et ce en dépit « d’une évolution contrastée des indicateurs, avec du mieux sur le dépistage des cancers mais un recul de la prescription de certains médicaments génériques ». S’y ajoutent des aides à l’installation non négligeables et la prise en charge d’une partie des cotisations retraites des médecins, entre autres.

En attendant, dans plusieurs régions, la population peine à se faire soigner dans des délais et des conditions géographiques raisonnables. Car au-delà du refus des médecins des restrictions sur la liberté d’installation, ils s’opposent parallèlement à ce que des actes puissent être confiés à d’autres professionnels de santé (infirmir.ière, kiné, etc.), pourtant en mesure d’améliorer l’accès aux soins de certains patients.

Pour l’UNSA, la feuille de route santé de la Première ministre n’est ni plus ni moins qu’une liste d’incantations réchauffées depuis 2018 dont on peine à voir les effets positifs pour les assurés sociaux. Ce manque de courage (que l’exécutif a pourtant su trouver pour imposer sa réforme des retraites contre l’avis des travailleurs) nuit gravement à la santé de la population.

C’est pourquoi l’UNSA revendique toujours :
• l’accélération de la mise en place des SAS (services d’accès pour les soins non-urgents) dans tous les départements -y compris outre-mer- et ce avant la fin 2024
• la fin de la liberté d’installation dans les zones sur-dotées en médecins
• le retour des gardes obligatoires quelle que soit la spécialité médicale pratiquée (radiologie, dentaire, gynécologie, etc.) afin de désengorger les services d’urgences des hôpitaux.